Kyoto suite: Geikos et Maikos (ou plus vulgairement… geishas)

7 Mars 2008

Tout d’abord et avant avant d’aller plus loin, vous devez lire ceci et ceci.

Sans ces quelques connaissances sur les maikos et les geikos, mes photos et explications ne vous apporteront rien et vous n’apprécierez ce post que peu ou prou.

Donc, allez hop, à la lecture, et on se retrouve après. Et si vous n’avez pas le temps maintenant, revenez quand vous l’aurez ;) .

————————–

Ca y-est? Vous savez ce qu’est une maiko, une geiko et vous sauriez les distinguer d’une oiran? Non? Bon, alors retournez sur les deux liens ci-dessus s’il vous plait.

————————–

Bon, je vais considérer que vous avez suivi mes conseils, commençons…

Vous savez donc maintenant que les geishas de Kyoto (la ville ou leur tradition est la plus vivace) et leurs apprenties se nomment respectivement geiko et maiko. Le nombre d’okiyas (”écoles” ou “maisons” de geikos) à Kyoto se monte si j’ai bien compris au nombre approximatif de… 5!

Leurs occupantes n’en sortent généralement qu’à l’occasion de contrats (”habillées” tout du moins) et réussir à en croiser sur sa route tient du miracle même en écumant les pavés de leurs quartiers traditionnels.

J’ai néanmoins eu la chance lors de mon court séjour, de pouvoir assister à une de leurs cérémonies annuelle et ouverte au public: une cérémonie de thé pour fêter la floraison des pruniers, de leurs vrai nom ume… pas vraiment un prunier ni un abricotier… d’où l’alcool umeshu est tiré (qui est très léger par rapport à nos liqueurs) et qui est… délicieux ;)

Et cet arbre ne fait vraiment pas son difficile: en février, en dessous de 0° et sous la neige… ben il trouve quand même le moyen d’être en fleur:

DSCN3746.JPG

“Même pas mal!”

DSCN3749.JPG

“Je suis pas une chochotte moi! De la neige? Quoi? Où ça?”

DSCN3750.JPG

“J’ai une cérémonie à honorer. Toutes les maikos et geikos du quartier sont là pour me célébrer! Je ne vais pas leur faire faux bond.”

DSCN3751.JPG

Enfin bref, hallucinant. Première fois que je contemple un tel spectacle.

DSCN3753.JPG

Et ce n’est pas comme si la température avait été clémente ces derniers jours, on serait même plutôt en plein cœur de l’hiver depuis un mois.

DSCN3773.JPG

Allez, une dernière série pour le plaisir des yeux et profiter un peu plus de cette chatoyante association de thèmes improbables: l’explosion de couleurs de printemps contrastant avec le blanc manteau neigeux.

DSCN3754.JPG

DSCN3769.JPG

 DSCN3771.JPG

La cérémonie avait lieu dans un sanctuaire Shinto et devait débuter à 10:00 du matin. A 09:15 comme de bien entendu c’était déjà la queue. Mais ça va, l’horaire était encore correct et je me suis retrouvé au début (et ai pu donc assister à l’ouverture de la cérémonie qui allait durer jusqu’à 15h (pour les lève-tard)).

DSCN3755.JPG

En attendant il fallait bien s’occuper, et j’ai joué au paparazzi en shootant de loin les maikos qui arrivaient…

DSCN3758.JPG 

…ou qui se préparaient…

DSCN3765.JPG

“Mesdemoiselles! On range le keitai maintenant!”…:

DSCN3764.JPG

Enfin, dix heures arrivèrent, et un premier groupe d’une trentaine de personnes -dont je faisais partie- pu entrer (après avoir dûment réglé le tiquet d’entrée et reçu la friandise qu’il est coutume de déguster avant de boire le macha).

A partir de maintenant je me tais et laisse parler l’orgie de photos (et c’est là qu’il vaut vraiment mieux avoir lu les deux liens du début pour apprécier):

DSCN3788.JPG

DSCN3789.JPG

DSCN3795.JPG

DSCN3799.JPG

DSCN3800.JPG

DSCN3804.JPG

DSCN3805.JPG

Comme vous l’avez normalement appris sur la wikipédia, ce n’est pas parce qu’une geisha n’est pas maquillée que ce n’en n’est pas une. Je dirais même que l’aisance, la prestance naturelle, le sérieux et la ”luminosité” de celle-ci pourraient faire penser que c’est une “okasan”, bien que l’âge que je lui donne m’en fasse quand même douter:

DSCN3807.JPG

DSCN3810.JPG

Les tickets des “clients” et la serviette de cérémonie sont rangés dans le kimono:

DSCN3811.JPG

La jeune maiko (col intérieur rouge, comme toutes les maikos) officie sous l’œil bienveillant et/ou conseiller d’une geiko (col blanc) expérimentée.

DSCN3812.JPG

On discerne le poids de l’âge derrière le maquillage..

DSCN3815.JPG

..mais je reste admiratif devant l’harmonie générale:

DSCN3816.JPG

Une statue vivante:

DSCN3824.JPG

Ca c’est du chignon! On peut presque compter les cheveux un par un:

DSCN3822.JPG

Bien que les maikos et geikos soient l’attraction principale, on boit quand même du thé… même si les manières des “clients” sont à des années lumières du protocole cérémonial que le buveur est -théoriquement- lui aussi dans l’obligation d’effectuer..

DSCN3837.JPG

Aujourd’hui les gens viennent surtout pour la “parade” et pour prendre (comme moi) des trouzaines quantités pharaoniques de photos:

DSCN3836.JPG

Enfin bon, d’une certaine manière cela reste dans la tradition japonaise, comme à l’ère Edo où les grandes dames et filles de seigneurs paradaient en ville dans leurs plus beaux atours pour le spectacle et le plaisir des villageois.

DSCN3826.JPG

Je reviens un petit peu sur notre geiko sans fard: malgré tout, en regardant bien, elle ne semble vraiment plus toute jeune, et je tendrais à penser que ses séances de maquillage doivent être tout aussi longues si ce n’est plus que celles d’une maiko à la poudre de riz.. et que ma théorie qu’elle soit une “okasan” reste valide: 

DSCN3846.JPG

Voici quelques derniers clichés que je n’ai pas réussi à insérer dans le flux narratif ;)

C’est marrant, mais la maiko en marron me semblait toujours craintive et apeurée, comme si elle craignait constamment de faire une bêtise:

DSCN3838.JPG

DSCN3818.JPG

Petit flashback… toute la cérémonie avait commencé par ceci:

DSCN3781.JPG

DSCN3785.JPG

Enfin, voici la maiko qui m’a servi mon macha: c’est celle en noir au deuxième plan ;) :

DSCN3845.JPG

Et moi au moins, même si je ne connais pas tout des manières de recevoir le thé, je savais au moins qu’il fallait faire tourner le bol avant de boire pour ne pas en abimer la partie noble et faire preuve de modestie… pas comme la plupart de ces rustres japonais autour de moi!

hum… bon, j’espère que vous aurez saisis qu’encore une fois ma dernière remarque est à prendre au… 1D6+3ème degré… si ce n’est plus… et une certaine distance… mais au cas où, je vais quand même mettre les points sur les i: c’est un peu comme si un japonais s’offusquait qu’un français ne découpe pas le fromage ou ne serve pas le vin dans les règles de l’art alors que nous… on est français donc on s’en fout royalement. Mais cela choque toujours lorsqu’on le remarque de gens ou d’une culture que l’on respecte particulièrement ou que l’on considère comme plus délicate que la notre.. mais bon, à force je me suis habitué ;)  Mais je continue à dire que la culture japonaise (pas forcément la mentalité) est plus fine et respectueuse que la notre.