Archives de la catégorie 'Tradition'

Kyoto suite: lèche-vitrine

Vendredi 14 Mars 2008

Aujourd’hui un post léger concernant Kyoto, en attendant le prochain pavé…: un peu de lèche-vitrine.

Une boutique au détour d’une petite rue (assez fréquentée par les touristes quand même, ils ne sont pas fous les Kyotoïtes) sous une tempête de neige… mais qu’est-ce donc?

DSCN3636.JPG

Je m’approche un peu…

DSCN3637.JPG

Mais… ca m’a tout l’air d’être!…

DSCN3640.JPG

…un magasin d’éventails!!!

DSCN3641.JPG

Moi qui aime les associations de couleurs chatoyantes et saturées, je suis aux anges!

DSCN3642.JPG

Ce ne fut pas la dernière que je vis… par contre je n’en ai encore jamais croisé à Tokyo bien qu’il y en ait forcément.

Des poupées de porcelaine, à des prix…

DSCN3691.JPG

indécents

DSCN3695.JPG

…mais magnifiques!

DSCN3693.JPG

Et une Hello Kitty qui s’y croit!

DSCN3696.JPG

De plus notre voyage coïncidait avec la fête des petites filles… j’avais déjà un peu parlé de celle des garçons dont l’un des symbole est une réplique d’armure de samuraï que les familles (ayant un garçon) exposent dans une alcôve de la maison.

Pour les petites filles, le symbole est une représentation en poupées de porcelaine de l’ancienne cour impériale. Voir la wiki ou la plupart des photos de cette page pour voir à quoi cela ressemble.

Et donc, la symbolique majeure de cette représentation vient des poupées de l’empereur et de l’impératrice qui dominent la cour. On en trouvait donc à tous les coins de rues, à toutes les sauces, des plus luxueuses aux plus cheaps… dans les hôtels, les restaurants, les banques (et les magasins aussi bien sûr)… à vendre ou simplement à admirer, comme ces dernières:

DSCN3985.JPG

Voilà. J’espère que vous aurez apprécié ce petit post matérialistico-symbolique, et lavez vous bien les dents :D !…(relire le titre pour comprendre)

Kyoto suite: Geikos et Maikos (ou plus vulgairement… geishas)

Vendredi 7 Mars 2008

Tout d’abord et avant avant d’aller plus loin, vous devez lire ceci et ceci.

Sans ces quelques connaissances sur les maikos et les geikos, mes photos et explications ne vous apporteront rien et vous n’apprécierez ce post que peu ou prou.

Donc, allez hop, à la lecture, et on se retrouve après. Et si vous n’avez pas le temps maintenant, revenez quand vous l’aurez ;) .

————————–

Ca y-est? Vous savez ce qu’est une maiko, une geiko et vous sauriez les distinguer d’une oiran? Non? Bon, alors retournez sur les deux liens ci-dessus s’il vous plait.

————————–

Bon, je vais considérer que vous avez suivi mes conseils, commençons…

Vous savez donc maintenant que les geishas de Kyoto (la ville ou leur tradition est la plus vivace) et leurs apprenties se nomment respectivement geiko et maiko. Le nombre d’okiyas (”écoles” ou “maisons” de geikos) à Kyoto se monte si j’ai bien compris au nombre approximatif de… 5!

Leurs occupantes n’en sortent généralement qu’à l’occasion de contrats (”habillées” tout du moins) et réussir à en croiser sur sa route tient du miracle même en écumant les pavés de leurs quartiers traditionnels.

J’ai néanmoins eu la chance lors de mon court séjour, de pouvoir assister à une de leurs cérémonies annuelle et ouverte au public: une cérémonie de thé pour fêter la floraison des pruniers, de leurs vrai nom ume… pas vraiment un prunier ni un abricotier… d’où l’alcool umeshu est tiré (qui est très léger par rapport à nos liqueurs) et qui est… délicieux ;)

Et cet arbre ne fait vraiment pas son difficile: en février, en dessous de 0° et sous la neige… ben il trouve quand même le moyen d’être en fleur:

DSCN3746.JPG

“Même pas mal!”

DSCN3749.JPG

“Je suis pas une chochotte moi! De la neige? Quoi? Où ça?”

DSCN3750.JPG

“J’ai une cérémonie à honorer. Toutes les maikos et geikos du quartier sont là pour me célébrer! Je ne vais pas leur faire faux bond.”

DSCN3751.JPG

Enfin bref, hallucinant. Première fois que je contemple un tel spectacle.

DSCN3753.JPG

Et ce n’est pas comme si la température avait été clémente ces derniers jours, on serait même plutôt en plein cœur de l’hiver depuis un mois.

DSCN3773.JPG

Allez, une dernière série pour le plaisir des yeux et profiter un peu plus de cette chatoyante association de thèmes improbables: l’explosion de couleurs de printemps contrastant avec le blanc manteau neigeux.

DSCN3754.JPG

DSCN3769.JPG

 DSCN3771.JPG

La cérémonie avait lieu dans un sanctuaire Shinto et devait débuter à 10:00 du matin. A 09:15 comme de bien entendu c’était déjà la queue. Mais ça va, l’horaire était encore correct et je me suis retrouvé au début (et ai pu donc assister à l’ouverture de la cérémonie qui allait durer jusqu’à 15h (pour les lève-tard)).

DSCN3755.JPG

En attendant il fallait bien s’occuper, et j’ai joué au paparazzi en shootant de loin les maikos qui arrivaient…

DSCN3758.JPG 

…ou qui se préparaient…

DSCN3765.JPG

“Mesdemoiselles! On range le keitai maintenant!”…:

DSCN3764.JPG

Enfin, dix heures arrivèrent, et un premier groupe d’une trentaine de personnes -dont je faisais partie- pu entrer (après avoir dûment réglé le tiquet d’entrée et reçu la friandise qu’il est coutume de déguster avant de boire le macha).

A partir de maintenant je me tais et laisse parler l’orgie de photos (et c’est là qu’il vaut vraiment mieux avoir lu les deux liens du début pour apprécier):

DSCN3788.JPG

DSCN3789.JPG

DSCN3795.JPG

DSCN3799.JPG

DSCN3800.JPG

DSCN3804.JPG

DSCN3805.JPG

Comme vous l’avez normalement appris sur la wikipédia, ce n’est pas parce qu’une geisha n’est pas maquillée que ce n’en n’est pas une. Je dirais même que l’aisance, la prestance naturelle, le sérieux et la ”luminosité” de celle-ci pourraient faire penser que c’est une “okasan”, bien que l’âge que je lui donne m’en fasse quand même douter:

DSCN3807.JPG

DSCN3810.JPG

Les tickets des “clients” et la serviette de cérémonie sont rangés dans le kimono:

DSCN3811.JPG

La jeune maiko (col intérieur rouge, comme toutes les maikos) officie sous l’œil bienveillant et/ou conseiller d’une geiko (col blanc) expérimentée.

DSCN3812.JPG

On discerne le poids de l’âge derrière le maquillage..

DSCN3815.JPG

..mais je reste admiratif devant l’harmonie générale:

DSCN3816.JPG

Une statue vivante:

DSCN3824.JPG

Ca c’est du chignon! On peut presque compter les cheveux un par un:

DSCN3822.JPG

Bien que les maikos et geikos soient l’attraction principale, on boit quand même du thé… même si les manières des “clients” sont à des années lumières du protocole cérémonial que le buveur est -théoriquement- lui aussi dans l’obligation d’effectuer..

DSCN3837.JPG

Aujourd’hui les gens viennent surtout pour la “parade” et pour prendre (comme moi) des trouzaines quantités pharaoniques de photos:

DSCN3836.JPG

Enfin bon, d’une certaine manière cela reste dans la tradition japonaise, comme à l’ère Edo où les grandes dames et filles de seigneurs paradaient en ville dans leurs plus beaux atours pour le spectacle et le plaisir des villageois.

DSCN3826.JPG

Je reviens un petit peu sur notre geiko sans fard: malgré tout, en regardant bien, elle ne semble vraiment plus toute jeune, et je tendrais à penser que ses séances de maquillage doivent être tout aussi longues si ce n’est plus que celles d’une maiko à la poudre de riz.. et que ma théorie qu’elle soit une “okasan” reste valide: 

DSCN3846.JPG

Voici quelques derniers clichés que je n’ai pas réussi à insérer dans le flux narratif ;)

C’est marrant, mais la maiko en marron me semblait toujours craintive et apeurée, comme si elle craignait constamment de faire une bêtise:

DSCN3838.JPG

DSCN3818.JPG

Petit flashback… toute la cérémonie avait commencé par ceci:

DSCN3781.JPG

DSCN3785.JPG

Enfin, voici la maiko qui m’a servi mon macha: c’est celle en noir au deuxième plan ;) :

DSCN3845.JPG

Et moi au moins, même si je ne connais pas tout des manières de recevoir le thé, je savais au moins qu’il fallait faire tourner le bol avant de boire pour ne pas en abimer la partie noble et faire preuve de modestie… pas comme la plupart de ces rustres japonais autour de moi!

hum… bon, j’espère que vous aurez saisis qu’encore une fois ma dernière remarque est à prendre au… 1D6+3ème degré… si ce n’est plus… et une certaine distance… mais au cas où, je vais quand même mettre les points sur les i: c’est un peu comme si un japonais s’offusquait qu’un français ne découpe pas le fromage ou ne serve pas le vin dans les règles de l’art alors que nous… on est français donc on s’en fout royalement. Mais cela choque toujours lorsqu’on le remarque de gens ou d’une culture que l’on respecte particulièrement ou que l’on considère comme plus délicate que la notre.. mais bon, à force je me suis habitué ;)  Mais je continue à dire que la culture japonaise (pas forcément la mentalité) est plus fine et respectueuse que la notre.

Ce n’est pas parcequ’on est un dieu qu’on ne peut pas être rigolo (part 2)

Lundi 3 Mars 2008

Me voici de retour pour un deuxième post de kamis amusants.

Aujourd’hui je vous présente le “dieu grenouille”!

DSCN3629.JPG

… ou plutôt si vous avez bien suivi, un sanctuaire dédié à l’esprit des grenouilles :)

DSCN3632.JPG

La fontaine permettant de se purifier avant d’aller plus loin:

DSCN3627.JPG

Je ne suis pas certain de sa “spécialité”, mais je sais que grenouille se prononçant kaeru (kéarou) de même que le verbe “rentrer / revenir”  cela se fait de garder une petite grenouille dans son porte-monnaie… ^^.

CIMG3525.JPG

DSCN3630.JPG

DSCN3634.JPG

Enfin, 3ème (et dernière) divinité de cette petite série, un kami dont je ne connais pas le nom mais dont la spécialité est la réussite dans le travail et les affaires (et c’est également lui qui m’a inspiré le titre de ce post):

DSCN3658.JPG

A bientôt pour de nouvelle photos de Kyoto!

Ce n’est pas parcequ’on est un dieu qu’on ne peut pas être rigolo (part 1)

Vendredi 29 Février 2008

Et voilà… un nombre de photos pharaonique plus tard et des souvenirs et images plein les yeux et la tête, me voici de retour de Kyotô, la ville aux plus de 1600 temples et sanctuaires! Comme vous l’aurez deviné au titre, je vais tenter d’être un peu original. Commençons donc par les “dieux rigolos”… je vais en profiter pour vous présenter la surface des religions, temples et sanctuaires japonais (dur de parler de Kyotô sans être un minimum éducatif).

Plutôt que de “Dieu” je devrais (et vais) plutôt parler d’”esprit” (kami), ou à l’extrème rigueur de “divinité”.

Pour ce premier post, je vais vous faire découvrir un sanctuaire dédié à l’esprit du sanglier (l’un des 12 signes chinois) et dont la spécialité (chaque sanctuaire et kami ayant une action ou champ de compétence particulier) est le corps, et plus spécifiquement le ventre et le bassin.

Les sanctuaires sont d’obédience Shintô, c’est à dire d’une religion qui estime (avec justesse selon mes convictions) que Dieu est présent en tout et en toute chose et que l’on peut donc le vénérer sous toutes les formes sous lesquelles il se manifeste (et par extension (là c’est ma propre mystique qui parle) que toutes ses formes sont à vénérer).

L’entrée du sanctuaire… 

DSCN3451.JPG

… où à sa droite et à sa gauche se trouvent comme de coutume une représentation du kami vénéré, l’une d’elle ayant la bouche fermée et l’autre la bouche ouverte, les deux étant des gardiens et protecteurs de l’entrée:

DSCN3452.JPG

La symbolique de la bouche fermée et de la bouche ouverte varie beaucoup. On s’accorde à dire que l’un est féminin et l’autre masculin, quand à savoir lequel est qui… la culture chinoise (d’où cette tradiction des deux statues à l’entrée des temples et sanctuaires est importée) et japonaise ne sont pas du même avis, et dans une même civilisation certains ont des explications différentes.

De même pour la symbolique de la bouche ouverte ou fermée où les interprétations sont encore plus nombreuses.

Par contre tout le monde s’accorde sur une chose: que ces deux gardiens symbolisent deux pans opposés et complémentaires de la vie: l’alpha et l’omega, le féminin et le masculin, la respiration et l’expiration, la vie et la mort, le bruit et le silence, le yin et le yang, etc.

DSCN3453.JPG

On les retrouve souvent à l’intérieur même du sanctuaire, comme ici à gauche et à droite du lieu d’offrande (cliquez sur la photo pour mieux les voir):

DSCN3447.JPG

La fontaine, autre élément indissociable des sanctuaires. Elle se trouve généralement vers l’entrée et permet de se purifier avant d’aller plus loin. On se lave (rince) généralement les mains à l’aide des coupelles avant de se purifier la bouche et/ou le corps et/ou l’esprit en en buvant une gorgée:

DSCN3449.JPG

Autogérés ou parfois associés à d’autres sanctuaires, ces lieux vivent d’offrandes, de la vente de porte-bonheur ou de souvenirs, ou encore de services rendus.

DSCN3437.JPG

DSCN3434.JPG

DSCN3433.JPG

DSCN3444.JPG

DSCN3443.JPG

DSCN3442.JPG

Par “service” j’entend par exemple la participation de prêtres à des cérémonies telles que la bénédiction d’un terrain avant la construction d’une maison ou d’un immeuble, ou encore comme ci-dessous, le droit d’écrire sur une petite plaquette (”ema”) un vœu (ou prière si l’on utilise le vocabulaire chrétien) que l’on accroche à un endroit réservé du sanctuaire, et qui sera par ce biais transmis au(x) dieu(x). Il est de coutume de dessiner de l’autre côté, ou qu’il y ait déjà un dessin, souvent un cheval représentant le messager qui porte le message. Ici naturellement, on y trouvait surtout des sangliers:

DSCN3439.JPG

Même si la plupart du temps ces ema sont à peu près toutes de la même taile (cf. cliché ci-dessus), ce n’est pas obligatoire, et on peut trouver des versions “grand modèle” comme ci-dessous. Je ne sais pas ce que ces versions ont de particulier. Elles doivent déjà être nettement plus chères, et l’importance ou le rayon d’action du vœu doit être proportionnel à la taille:

DSCN3435.JPG

Une curiosité, un sanglier sculpté par mère nature:

DSCN3441.JPG

Vous aurez certainement remarqué mon attention particulière à utiliser le mot sanctuaire et non temple au cours de ce post: effectivement, le mot sanctuaire est utilisé pour les lieux de dévotion shintô, et temple pour ceux bouddhistes.

DSCN3450.JPG

Voilà, à très bientôt pour la découverte d’une nouvelle “divinité amusante” ^^!

1001 façons d’emballer avec un carré de tissu

Vendredi 26 Octobre 2007

HPIM1974.JPG

HPIM1973.JPG