DocTeeBoh’s blog

J’ai eu tout d’abord envie d’intituler ce post “De l’eau plein la gu…” mais je me suis finalement dit que ce titre (empreint de subtilité et de délicatesse, il faut l’avouer …) ne conviendrait pas tout à fait à un sujet tel que celui du jour qui est une vieille coutume japonaise.

Les photos qui suivent ont attendu plus d’un an sur mon disque dur que j’ai le courage de rédiger… shame on me²…

Nous allons donc parler d’un défilé de mikoshis. Qu’est-ce qu’un mikoshi ? Ca ressemble à ceci:

Ce sont des “shrines portatifs” (j’ai du mal à trouver un synonyme exact en français.. le plus proche serait autel) de religion shinto. Ils servent de véhicule aux dieux pour le temps de ces festivités: le matin du défilé, les prêtres des sanctuaires Shinto concernés placent la relique symbolisant l’Esprit (et non pas Dieu au sens propre, nous sommes dans la religion Shinto) vénéré par le sanctuaire en question à l’intérieur du mikoshi, puis effectue une incantation destinée à appeler l’Esprit à s’incarner à l’intérieur de celui-ci.

Puis celui ci est ”emmené en balade” dans les rues aux alentours du sanctuaire, accompagné par tous les autres mikoshis des sanctuaires avoisinants. Le but étant de vénérer ces esprits, traditionellement de les remercier pour la récolte de l’année (ces matsuris se déroulants en été) et d’attirer leur bénédiction.

Les porteurs des différents mikoshis se distinguent et se reconnaissent grâce à des tenues différentes :

Lorsqu’on souhaite participer au transport de l’un d’eux, comment décide t-on dans quel groupe on sera ? Tout simplement en fonction des amis ou des connaissances que l’on a qui sont déjà dans untel ou untel.

En tout cas, il faut être furieusement motivé et enthousiaste car un mikoshi est TRÈS LOURD…

Tomoko -pour y avoir participé- y a gagné des marques sur les épaules qui sont restées une bonne semaine, et ce malgré le roulement continu entre les porteurs et le fait qu’elle n’est pas très grande.

Moi je m’étais lâchement dérobé avec la bonne excuse de mon ami Rinrin qui était là et que je ne pouvais pas abandonner ^^.

Sans être porteur il y a parfois d’autres raisons pour lesquelles il faut être courageux :

Des sabres ??? Ou plutôt des fleurets… mais qu’est-ce qu’ils font là ?

Maintenant que vous en savez un peu plus sur les défilés de mikoshis en général, je vais passer à la spécificité de celui ci: l’eau ! La tradition veut que ce dernier (qui se déroule tous les 4 ans) se tienne sous un arrosage quasi continu et systématique de tous les participants, tant à l’aide de tuyaux :

…que de seaux :

…que d’un peu tout à la fois dans la joie et la bonne humeur :

Il faut préciser que le destin -pour ajouter un peu de sel- faisait que ce jour là il était loin de faire chaud et qu’un petit vent (du large) avait décidé de venir saluer les Esprits… autant dire qu’il fallait VRAIMENT être motivé !

Naturellement, les photographes aux téléobjectifs extraterrestres étaient de la partie:

Sur ce, n’oubliez-pas, “Drink Coca-Cola !” :D :

Quand l’empereur du Japon et sa femme recoivent des amis, tout est naturellement prévu pour que leur séjour soit agréable, et une petite chambre d’ami est donc mise à leur disposition:

Bien loin de l’architecture traditionnelle du Palais Impérial, cette “chambre d’ami” du nom de Geihinkan (ou plus occidentalement le “Palais de Résidence des Dignitaires Etrangers”) s’inspire du château de Buckingham pour l’extérieur, et du château de Versailles pour l’intérieur…

L’intérieur peut être aperçu sur ces quelques photos et (si vous avez le temps) vous pouvez le visiter en détail grâce à cette vidéo. Si vous ne vous intéressez pas aux fontaines ni à l’histoire, sautez directement à la moitié pour découvrir les différentes salles, escaliers et fresques.

Tomber là-dessus par hasard et sans avertissement (tel que ce fut mon cas) au cours d’une promenade dans la mégalopole est un choc: c’est un véritable ovni architectural… et l’étendue du domaine est également hallucinante (enfin bon, c’est une propriété impériale c’est un peu normal) !

Hello Harold

Cela va faire un moment que je désire aller admirer la plus grande statue de Bouddha du monde (120 mètres de haut et qui paraît-il est également la plus grande statue du monde) qui ne se trouve pas très loin de Tokyo. Mais… j’annonce la couleur tout de suite, nous nous sommes trompés et c’est une autre statue - d’un autre grand personnage vénéré du bouddhisme: Kannon - que nous sommes allés voir. Mais les coins que nous avons découvert et la statue étaient tellement bien que je me félicite de notre méprise, surtout que cela nous donnera l’occasion de retourner nous balader dans le coin :). Tout commença donc par un beau matin d’été où nous prîmes le car pour une petite heure de trajet à destination de Chiba…

…et nous nous retrouvâmes en pleine pampa campagne, des plus charmantes:

Après une petite station en train et de la marche sur une route peu fréquentée, un panneau nous indiqua que nous étions proches et qu’il fallait tourner à gauche…

…plus très loin horizontalement sûrement, car verticalement c’était une autre affaire… pas de problème pour moi sur cette montée mais Tomo m’inquiéta un peu.

Mais finalement au détour d’un virage, alors que nous ne l’attendions pas, elle nous apparut dans toute sa splendeur !

Pour information, Kannon n’est féminin qu’au Japon et en Chine. Cette figure est presque aussi emblématique que celle de bouddha, les tibétains considèrant d’ailleurs le Dalaï lama comme sa réincarnation.

Achevée en 1961 après 4 ans de travaux, elle mesure 56 mètres de haut et compte 20 étages.

Et pour vous faire une meilleure idée de l’échelle voici quelques personnes à côté:

On peut voir sur la photo suivante deux des endroits où l’on peut sortir lorsqu’on la visite: la couronne de grillage autour de la tête et la petite cage dans le creux du bras droit (il y en a une à gauche également).

Quand aux trous dans le dos, ce sont des fenêtres de l’escalier intérieur:

Passons à son giron justement.. je ne me suis pas trop occupé des 15 premiers étages qui disposaient d’un large escalier en colimaçon, mais beaucoup plus des suivants nettement plus étroits et à l’ambiance très cataphile… j’adore !

En plus des fenêtres, il y avait parfois de petits trous au niveau du sol… et comme j’ai l’esprit tordu photographe (du dimanche) c’est par là que je shoote :

A peu près aux deux tiers, dans la cage au niveau du bras gauche:

Quels ongles magnifiquement entretenus !

La seule et unique route permettant d’accéder au lieu.. et que nous avons gravi précédemment..

Et enfin le sommet !

…qui est un tout petit peu venteux (nous sommes au bord de la mer en plus de l’altitude ;) )

.. et qui offre un beau panorama:

Quelle densité boisée ! La plupart des collines japonaises (qui représentent -je dirais à vue de nez- 80% du territoire) sont presques toutes d’une densité boisée équivalente à celle-ci. Je trouve cela impressionnant ! Si vous zoomez sur la photo et que vous cherchez bien, vous pourrez néanmoins trouver une petite route qui fend la mer végétale…

Sur ce, je remercie Kannon…

…et vous donne l’adresse du site officiel, si vous voulez en savoir plus ou aller y faire un tour: http://www.t-kannon.jp/ .

Je comptais également vous présenter toutes les bébêtes que nous avons croisé sur le chemin mais vu la taille qu’a déjà atteint ce post ce sera pour une prochaine fois…

En attendant qu’un post assez gros (et très geek) en cours d’écriture soit terminé, voici quelques petites choses..

Tout d’abord des maquettes d’animaux en osier assez bluffantes, exposées au musée des jouets traditionnels de Tokyo:

Dans le même ordre d’idée, voici un petit logiciel que j’ai découvert cette semaine qui permet de concevoir des versions “aplaties” (prêtes à être découpées et avec des languettes pour les coller) de n’importe quel modèle 3D que vous aurez réalisé à cet effet (à l’aide de votre modeleur préféré). Son nom: PePaKuRa Designer. Pour info ce logiciel est réalisé par des japonais, pepakura étant l’abréviation de ”paper craft” en katakanas, et il est gratuit (tant que vous ne voulez pas sauvegarder) ! Je ne l’ai pas encore testé, mais la galerie du site est très parlante et les commentaires que j’ai recueilli deci delà sont élogieux.

Pour terminer… voici la n°2 !… ma deuxième cannette de potion Final Fantasy !

Courage… plus que 4 (je n’ai pas si souvent envie de soda XD)

…et comme la dernière fois… vue dans son “environnement naturel” (qui ne le sera plus pour très longtemps… mon déménagement pour chez Tomo puis dans un nouvel appartement à deux est enclenché )

Affiche vue à Shizuoka, représentant les 7 dieux traditionels de la mythologie Shinto, qui sont:

★ Ebisu (dieu des pêcheurs et des marchands)
★ Daikokuten (dieu de la richesse)
★ Bishamonten (dieu des guerriers)
★ Benzaiten (déesse de la musique , des arts et des sciences)
★ Fukurokuju (dieu de la longévité et du bonheur)
★ Hotei (dieu de l’abondance)
★ Jurôjin (dieu de la longévité et de la prospérité)

Je vous laisse tenter de mettre un nom à chacun de leurs visages… ce qui n’est pas -contrairement aux apparences- une mince affaire. Allez je vous aide un peu: le vénérable chauve est Fukurokuju, et celui à l’extrème gauche est Daikokuten… à partir de là vous devriez y arriver .

Restons dans la religion (et le Shinto): au nouvel an il est de tradition d’aller au sanctuaire (le plus proche de chez soi, le plus grand, son préféré… même les plus petites villes en comptent plusieurs, donc une ville comme Tokyo en compte des centaines) pour -entre autre choses- tirer un bout de papier divinatoire (omikuji) qui vous annonce si l’année qui commence vous sera bénéfique ou préjudiciable (avec naturellement toutes les possibilités intermédiaires).

Si l’on n’est pas content de cette divination et que l’on souhaite conjurer le mauvais sort, on accroche alors l’omikuji à l’endroit prévu à cet effet, généralement un arbre mais lorsque ce n’est pas possible, à de simples ficelles, ce qui offre rapidement au regard ce genre de spectacle surréaliste…

des flocons de papier…

de la neige de cellulose…